Communiqué de la famille du disparu Omar EL OUASSOULI à l’occasion de la Journée
La vérité sur le sort des Disparus séquestrée par le Makhzen et ses serviteurs
Famille du disparu
Omar EL OUASSOULI
Communiqué à l’occasion de la Journée internationale des droits de l’homme : Le 10 décembre 2020
Pour la mise en place d’un mécanisme national indépendant de vérité
La divulgation du sort des disparus de tous les disparus et la libération des vivants d’entre eux,
-l’accès aux dossiers constitués par l’ex-IER et sans restriction afin d’exercer notre droit au contradictoire,
-l’identification par ADN et la restitution des dépouilles aux familles,
-la satisfaction du droit des familles à la vérité, conformément aux normes internationales en la matière, en élucidant le sort de leurs proches, y compris les cas de décès, la localisation des lieux d’inhumation et l’identification des dépouilles et recourir, pour cela, à tous les moyens de recherche, d’investigation et aux outils scientifiques.
la Libération immédiate de tous les détenus politiques.
Les familles des disparus et des victimes de la disparition forcée au Maroc, ont maintenant la conviction que seul une commission d’enquête indépendante et impartiale peut contribuer à avancer vers le chemin de la vérité pour un règlement juste et équitable du dossier des violation grave des droit humain dans notre pays.
Comme chaque année l’humanité toute entière célèbre la déclaration universelle des droits humains. A cette occasion nous rappelons qu’au Maroc le dossier des violations graves et notamment la question épineuse du sort des disparus n’a pas trouvé le chemin d’un règlement juste et équitable : les disparus sont toujours disparus et les dépouilles des présumés décédés sont toujours séquestrée par le pouvoir. L’impunité pour les criminels demeure la règle absolue.
Alors que les serviteurs du pouvoir ne ménagent aucun effort pour édulcorer la situation des droits humains au Maroc auprès des instances internationales, nous ne pouvons que constater les velléités du pouvoir à recourir aux vieilles méthodes qui ont prévalues durant les années dites de plomb : répressions, emprisonnements et impunités pour les criminels de tous genres.
La réalité témoigne de l’absence totale d’une quelconque volonté à répondre positivement aux aspirations du peuple : certains des criminels responsables des violations graves des droits humains occupent toujours les plus hautes sphères du pouvoir, les procès politiques iniques contre les militants sont toujours à l’œuvre.
La corruption et la spoliation des biens publics demeurent l’institution qui cimente le pouvoir. Les méthodes du passé sont maquillées par une rhétorique du présent.
Le Makhzen n’a pas changé et il ne changera pas.
Comme pour décréter la clôture du dossier des violations graves et notamment la question épineuse du sort des disparus, le CCDH annonce que le sort de tous les disparus a été élucidé mis à part deux cas.
En cette journée internationale des droits de l’homme, notre famille tient à rappeler que notre frère Omar EL OUASSOULI est toujours porté disparus et que son sort n’est toujours pas élucidé. En effet depuis le rapport de l’IER publié en 2006, aucune avancé n’a été réalisée comme si les autorités considèrent que le dossier a été définitivement clos.
Rappelons que tout au long de processus du soit disant le règlement du dossier des violations graves des droits humains, le pouvoir a toujours voulu réduire les questions de la vérité et de la justice à la simple question d’indemnisation. Il a également érigé l’impunité accordé aux criminels comme principe absolue. Quant à l’élucidation du sort des disparus, le pouvoir a escamoté le principe de la vérité en la réduisant à une simple annonce de décès sans qu’il puisse fournir aucun élément de preuve. Les familles n’ont cessé de demander l’exhumation des corps pour effectuer des analyses anthropologiques et des prélèvements pour analyse ADN.
Rappelons également que le Makhzen a utilisé avec certaines familles et notamment la nôtre l’un des procédés les plus ignobles à savoir la falsification des données en passant par l’intimidation et enfin l’usage de la guerre psychologique. Pour cela toute une armada de nouveau serviteur du pouvoir a été recrutée dans le cadre du CCDH et du l’ex IER et maintenant du CNDH. Notre famille n’a cessé de dénoncer ces procédés en apportant certains éléments de preuve.
Enfin, rappelons que nous n’avons cessé de demander notre droit à l’accès aux informations collectés et au dossier constitués par le CCDH et l’IER et actuellement le CNDH. Cet organisme officiel y compris en la personne de sa présidente a toujours répondu à nos demandes répétées de pouvoir accéder à l’information et à exercer notre droit légitime au contradictoire, par un silence assourdissant. Ainsi, elle confirme et conforte l’absence de volonté politique chez les plus hautes autorités de l’état pour divulguer le sort des disparus.
Nous sommes donc dans l’obligation de considérer que tout le processus du règlement du dossier des violations grave des droits humains n’était qu’un outil et un artifice pour escamoter la vérité et garantir l’impunité aux criminels.
Notre famille considère que l’expérience des peuples montre la voie : la mémoire ne peut s’éteindre, parce que nous avons besoin de lire la page, toute la page et la mémoriser à jamais. Une page qu’on ne retourne pas parce qu’elle nous habite et nous consolide. Nous avons besoin de vérité, nous avons besoin de justice. Notre pays a besoin de vérité, notre pays a besoin de justice, notre pays a besoin de ses enfants sincères et désintéressés et il n’a aucunement besoin des criminels.
Notre famille demande encore une fois et d’une manière urgente :
Fait à Casablanca le 8 Décembre 2020
Famille du disparu Marocain OMAR EL OUASSOULI