Communiqué des familles des disparus et des victimes de la disparition forcée au Maroc à l’occasion de la Journée internationale pour le droit à la vérité
Forum Marocain Vérité et Justice
Comité de coordination des familles des disparus et des victimes de la disparition forcée au Maroc
Communiqué à l’occasion de la Journée internationale pour le droit à la vérité qui coïncide avec le 56ème anniversaire du soulèvement du 23 mars 1965
Pour la mise en place d’un mécanisme national indépendant de vérité
Sur les personnes disparues au Maroc
Le 21 décembre 2010, l’Assemblée générale de l’ONU a proclamé le 24 mars Journée internationale pour le droit à la vérité sur les violations flagrantes des droits de l’homme et pour la dignité des victimes.
Le 23 mars 1965, le Maroc a connu une répression féroce des manifestations pacifiques des élèves qui réclamaient l’abrogation d’une loi qui va à l’encontre de la démocratisation de l’enseignement. Les forces de l’ordre ont déployé différents moyens de répression pour faire taire ce mouvement. Des massacres ont été commis, des centaines de personnes tuées et de nombreux disparus (corps des blessés enlevés à leurs familles), des procès fallacieux ont été organisés et des lourdes peines de prison prononcées à l’encontre des manifestants (dont des enfants mineurs).
A l’occasion de la commémoration de ce triste évènement, le Comité de coordination des familles des disparus et des victimes de la disparition forcée au Maroc, tout en rendant hommage à la mémoire des martyrs du soulèvement populaire du 23 mars 1965, rappelle que le dossier de la disparition forcée au Maroc demeurera ouvert tant que le sort de toutes les personnes disparues n’est pas élucidé, et que le droit à la réparation individuelle des préjudices subis n’est pas acquis, et ceci conformément aux normes internationales applicables en la matière.
De nouveau, les familles des disparus réitèrent leurs revendications pour un règlement juste et équitable du dossier de la disparition forcée au Maroc, à savoir :
- Le droit à la vérité, par l’élucidation du sort de leurs proches, y compris les cas présumés décédés, la localisation des lieux d’inhumation et l’identification des dépouilles en recourant, à tous les moyens de recherche, d’investigation et aux outils scientifiques.
- La mise en place d’un mécanisme national indépendant de recherche de la vérité sur les cas de disparition forcée non élucidés.
- La libération immédiate de tous les détenus politiques.
- Mettre fin à l’impunité
Le comité de coordination des familles de disparus et des victimes de la disparition forcée au Maroc réitère son appel aux associations de défense des droits de l’homme, et aux organisations politiques et syndicales pour une large mobilisation, qui doit permettre de créer les conditions nécessaires pour amener les autorités de notre pays à la mise en place d’un mécanisme nouveau, indépendant, efficace, doté de prérogatives d’investigations pour parachever le processus de règlement du dossier de la disparition forcée au Maroc.
Fait à Casablanca le 23 mars 2021
Comité de coordination des familles des disparus et des victimes de la disparition forcée au Maroc