Communiqué de la Famille du Disparu Marocain Omar EL OUASSOULI

Communiqué de la Famille du Disparu Marocain Omar EL OUASSOULI

Famille du Disparu Marocain Omar EL OUASSOULI

Casablanca le 30 août 2023                       

COMMUNIQUE

A l’occasion de la journée internationale des victimes de disparition forcée

La vérité toute la vérité sur le sort des Disparus Séquestrée par le Makhzen

Notre famille comme toutes les autres familles des disparus célèbre cette journée avec détermination à poursuivre le combat pour la vérité et la justice et jusqu’à ce que la divulgation du sort de tous les disparus.

Signalons que la célébration de la journée internationale des victimes de la disparition forcée cette année, 30 août 2023, coïncide avec l’enlèvement par l’état, de plusieurs prisonniers qui ont été jugés par différents tribunaux marocain, de la prison centrale du Kenitra vers des centres de détention secrets « Tazmamart, Agdaz, PF3, Qalaat Megouna, …… ».

  • Le 8 août 1973 des militaires fut enlevés de la prison centrale de Kenitra conduits en pleine nuit vers une destination inconnue. C’était vers le bagne d’horreur et d’abomination,Tazmamart et PF3. Notre famille exprime sa solidarité avec les victimes et leurs familles pour le combat qu’ils mènent pour savoir la vérité toute la vérité, La mémoire, La justice et l’équité.
  • Le 30 août 1973 plusieurs prisonniers des évènements de 3 mars 1973 fut enlevés de la prison centrale de Kenitra conduits vers des destinations inconnues Agdaz, PF3, Qalaat Megouna et autres, juste après leurs acquittements par le tribunal le 30 Août 1973, parmi eux nous citons le disparu   Belkacem OUZZANE. A cette occasion notre famille exprime sa solidarité avec toutes les familles des disparus et avec la famille OUZZANE pour le combat qu’elles mènent pour savoir la vérité toute la vérité sur le sort de leurs proches. Nous demandons aussi à l’état Marocain de faire le nécessaire pour mettre fin à la souffrance de toutes les familles parmi eux celle du disparu OUZZANE qui a duré jusqu’à maintenant 50 ans, tout en conservant ses droits et ses revendications légitimes.

A cette occasion, notre famille tient à renouveler sa plus forte indignation face à la négation de l’état marocain du droit le plus élémentaire des familles des disparus à savoir la vérité sur le sort des leurs. Rappelons que tout au long de processus du soit disant le règlement du dossier des violations graves des droits humain, le pouvoir a toujours voulu réduire les questions de la vérité et de la justice à la simple question d’indemnisation. Il a également érigé l’impunité accordé aux criminels comme principe absolu. Quant à l’élucidation du sort des disparus, le pouvoir a escamoté le principe de la vérité en la réduisant à une simple annonce de décès sans qu’il puisse fournir aucun élément de preuve. Les familles n’ont cessé de demander l’exhumation des corps pour effectuer des analyses anthropologiques et des prélèvements pour analyse ADN. 

Rappelons que notre famille et à l’instar de toutes les autres, nous n’avons cessé de demander notre droit à l’accès aux informations collectés et au dossier constitués par le CCDH et l’IER et en procession du CNDH actuellement. Le pouvoir n’a jamais jugé utile de concéder ce droit. C’est dire le mépris du pouvoir à l’encontre des familles des disparus, d’autant plus qu’il n’a épargné aucun effort pour imposer la clôture du dossier sans accéder à aucune des demandes des familles. 

Constatant l’absence de volonté politique chez les plus hautes autorités de l’état pour divulguer le sort des disparus et constatant en toute logique l’inertie et le rôle négative du CNDH, notre famille comme toutes les autres familles, sommes dans l’obligation de continuer la lutte jusqu’à la satisfaction des revendications des familles des disparus et en premier lieu la divulgation de la vérité, toute la vérité et rien que la vérité. 

Aussi, notre famille considère que la constitution d’une commission d’enquête indépendante pourvue de vrais pouvoirs juridique et réglementaires d’investigations et d’instructions s’impose. 

Notre famille considère que l’expérience des peuples montre la voie : la mémoire ne peut s’éteindre, parce que nous avons besoin de lire la page, toute la page et la mémoriser à jamais. Une page qu’on ne retourne pas parce qu’elle nous habite et nous consolide. Nous avons besoin de vérité, nous avons besoin de justice. Notre pays a besoin de vérité, notre pays a besoin de justice, notre pays a besoin de ses enfants sincères et désintéressés et il n’a aucunement besoin des criminels. 

Notre famille demande encore une fois et d’une manière urgente :

  • La vérité toue la vérité et rien que la vérité sur les disparus et sur les violations graves des droits humains perpétrés par le régime marocain et surtout le droit à l’éduction
  • La divulgation du sort des disparus de tous les disparus et la libération des vivants d’entre eux,
  • L’accès aux dossiers constitués par l’ex-IER et sans restriction afin d’exercer notre droit au contradictoire,
  •  L’identification par ADN et la restitution des dépouilles aux familles
  • La préservation des lieux de mémoire 
  • La libération immédiate de tous les prisonniers politiques

Tout en affirmant notre détermination à continuer ce combat (qui nous est imposé), nous lançons un nouvel appel aux plus hautes autorités de l’état à sortir de cette logique qui heurte les consciences des familles et qui les plonges dans une interminable attente et pour des générations. Un état qui se respecte doit faire face et assumer avec courage les actes les moins glorieux de son histoire. Quel acte plus noble que celui de permettre vérité et justice ? Rien que la vérité, Rien que la justice.

Pour la Famille du Disparu Marocain Omar El Ouassouli

Abdelhak  EL OUASSOULI