Communiqué à l’occasion de la Journée internationale des victimes de la disparition forcée

Communiqué à l’occasion de la Journée internationale des victimes de la disparition forcée

Comité de coordination des
Forum Marocain Vérité familles des disparus et des et Justice victimes de la disparition
forcée au Maroc

Communiqué à l’occasion de la Journée internationale des victimes de la disparition forcée:
Pour la mise en place d’un mécanisme national indépendant de vérité sur les personnes disparues au Maroc
Non à la clôture du dossier des violations graves des droits humains sans connaitre la vérité toute la vérité et rien que la vérité

Il y a 10 ans, L’Assemblée générale des Nations Unis a proclamé la journée du 30 août, Journée internationale des victimes de la disparition forcée.
En ce moment de crise sanitaire, les familles des disparus et des victimes de la disparition forcée, sont extrêmement surprisses par la publication du Rapport annuel du CNDH sur la situation des droits de l’homme au Maroc comme si le Conseil National des Droits de l’Homme veut fuir tout débat.
Ledit rapport a consacré sa section 6 au suivi des recommandations de l’IER. Il apparaît clairement que l’objectif poursuivi par le CNDH est la volonté de liquidation du dossier des violations graves des droits humains commis dans notre pays. En effet, le CNDH a tenté de maquiller la vérité par un foisonnement de chiffres. Il a ainsi décrété que la vérité a été faite sur la totalité des cas de disparition sauf deux cas pour lesquels il a considéré qu’il n’a pas été prouvé d’implication des autorités publiques dans leur disparition (GTDF dans son rapport en 2019 a adopté 153 cas de disparitions forcée dont le sort reste inconnu. La vérité n’est pas établie pour plus de 500 cas).
Les familles des disparus et des victimes de la disparition forcée dont le sort reste inconnu rejettent les affirmations contenues dans ce rapport et condamne le procédé utilisé par le CNDH.
D’ailleurs, nous avons émis plusieurs mises en garde à ce sujet car cette voie inique se profilait depuis déjà un moment. Malheureusement, nous constatons que le CNDH continue à
être le relais de l’approche du pouvoir.
Les familles des disparus et des victimes de la disparition forcée au Maroc tiennent à affirmer qu’au Maroc le dossier des violations graves et notamment la question épineuse du sort des disparus n’a pas trouvé le chemin d’un règlement juste et équitable : les disparus sont toujours disparus, et les dépouilles des présumés décédés sont toujours séquestrée par le pouvoir. L’impunité pour les responsables de ces atteintes demeure la règle absolue.
Les familles des disparus et les victimes de la disparition forcée au Maroc dont le combat s’inscrit dans la lutte globale de toutes les forces vives et démocratiques pour la justice, la liberté, l’égalité, la dignité et pour l’état de droit, appellent de nouveau les organisations de défense des droits de l’homme, les organisations politiques et syndicales, à soutenir leurs revendications visant la mise en place d’un nouveau mécanisme indépendant, efficace et doté de prérogatives d’investigations pour parachever le processus de règlement du dossier de la disparition forcée au
Maroc
L’abolition de l’impunité, l’établissement de la vérité et de la justice restent un objectif permanent qui ne serait être ni monnayable ni négociable.
Fait à Casablanca le 30 août 2021
Comité de coordination des familles des disparus et des victimes de la disparition forcée au Maroc