Communiqué du Comité des Droits Humains en Amérique du Nord sur les droits de l’homme au Maroc

Communiqué du Comité des Droits Humains en Amérique du Nord sur les droits de l’homme au Maroc

Comité des Droits Humains en Amérique du Nord

Communiqué sur les droits de l’homme au Maroc

« Le Maroc ne respecte pas la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants »

Le Comité des droits de l’homme en Amérique du Nord exprime son extrême inquiétude face au verdict sévère et injuste rendu le 9 juillet contre le journaliste Soulaiman Raissouni, et à la poursuite de nombreux journalistes et blogueurs dans des procès marqués par la violation des garanties d’un procès juste et équitable et en l’absence totale de l’indépendance et de l’impartialité du pouvoir judiciaire.

Malgré les appels nationaux et internationaux à la libération des détenus et à leur jugement en état de liberté, notamment dans les conditions de pandémie sanitaire et de surpopulation carcérale, et malgré la grève de la faim de Soulaiman Raissouni, qui a dépassé 97 jours, et qui affecte gravement sa santé au point de craindre le pire, les autorités marocaines n’ont pas bougé le petit doigt.

Entant qu’acteurs des droits humains et membres de la société civile, concernés par les problèmes du pays et de son avenir politique, économique, social et culturel, nous notons l’intransigeance des autorités marocaines et leur violation continue de toutes les lois, y compris la constitution elle-même, :

  • Nous sollicitons l’intervention du chef de l’État marocain pour arrêter cette hémorragie humanitaire et des droits humains, en libérant tous les prisonniers d’opinion, et en lançant un large débat sociétal permettant de mettre en place une vraie démocratie et un développement durable et équitable.
  • Nous appelons toutes les forces vives, partis progressistes, syndicats, associations professionnelles et de défense des droits humains, des femmes, des jeunes et des étudiants… à se mobiliser pour la mise en place d’un climat politique et sociale propice à sortir le pays des griffes de l’exploitation, de la corruption, de l’abus d’influence et du soutien à la politique des rentiers.
  • Nous condamnons fermement tous les procès entachés d’irrégularités et les jugements rendus, et exigeons leur abolition.
  • Nous appelons monsieur Soulaiman Raissouni à mettre fin à sa grève qui a atteint ses objectifs de condamnation de la répression et des représailles contre les voix libres. Nous espérons profiter bientôt de ses écrits et de sa plume, ainsi que de ceux de ses collègues détenus. Il ne faut pas rater, une fois encore, l’une des rares opportunités de créer et de renforcer l’espoir