ASDHOM تطالب بالسراح الفوري للصحافي عمر راضي

ASDHOM تطالب بالسراح الفوري للصحافي عمر راضي

ASDHOM تطالب بالسراح الفوري للصحافي عمر راضي وتعيد التأكيد على دعمها اللا المشروط لمعتقلي حراك الريف وتدعو إلى إطلاق سراحهم وإطلاق سراح جميع المعتقلين السياسيين والرأي في المغرب.


asdhom1 ASDHOM تطالب بالسراح الفوري للصحافي عمر راضي

Association de Défense des Droits de l’Homme au Maroc
ASDHOM 79, rue des Suisses 92000 Nanterre

Libérez immédiatement Omar Radi !

Une violation de plus à la liberté d’expression au Maroc

Les autorités marocaines ont procédé, ce jeudi 26 décembre 2019, à l’arrestation du jeune journaliste d’investigations, militant du mouvement 20 février et défenseur des droits de l’Homme Omar Radi. Le prétexte annoncé cette fois-ci pour arrêter à nouveau un journaliste porte sur un de ses anciens tweet posté voilà 9 mois où il y dénonçait la dureté des peines et condamnations – jusqu’à 20 ans de prison ferme – prononcées à l’encontre de 42 militants du mouvement pacifique de contestation sociale dans la région du Rif, au nord du Maroc.

En avril, Omar Radi avait déjà été convoqué une première fois à un interrogatoire sur son tweet posté le 6 avril 2019.

Ce jeudi 26 décembre 2019, Omar Radi a été de nouveau convoqué, oralement puis par écrit, par la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ) pour être encore auditionné. Il a été déféré ensuite devant le procureur du roi qui, dans la foulée, l’a envoyé en comparution immédiate devant le juge en première audience au tribunal de première instance de Casablanca. Sa demande de mise en liberté par sa défense a été rejetée lors de cette première audience. La prochaine date du procès du journaliste est fixée au 2 janvier 2020.

Omar Radi est poursuivi en vertu de l’article 263 du Code pénal marocain.

Nous rappelons que le nouveau Code de la Presse entré en vigueur en 2016 ne prévoit plus de peines de prison pour les journalistes… et pourtant les journalistes continuent d’être poursuivis sur la base des articles du Code pénal!

Nous dénonçons le non-respect de la loi et de la constitution marocaine et rappelons ses engagements à respecter les conventions internationales signées et ratifiées par le Maroc.

L’arrestation de Omar Radi n’est pas un fait isolé : elle confirme la régression et le retour aux méthodes d’intimidations et de répression des années de plomb vis-à-vis de tous les citoyens qui revendiquent la liberté d’expression, des droits et dénoncent des abus de pouvoir.

Parmi ces citoyens poursuivis arbitrairement :
1. La justice vient de condamner à Settat, le même jour que celui de l’arrestation de Omar Radi, le youtubeur Mohamed Sekkaki appelé «Moul Kaskita » à 4 ans de prison ferme et 4000 Dirhams d’amende, pour ‘’outrage au Roi’’.

2. Abdelali Bahmad, militant de Khénifra, a été poursuivi pour ‘’outrage au drapeau et atteinte à l’intégrité territoriale‘’ à partir de simples questionnements portant sur qui avait décidé de la profanation du drapeau marocain à Paris en octobre et ses réelles motivations.

3. Un lycéen de la région de Meknès en première année de baccalauréat a été condamné à trois ans de prison ferme pour avoir posté sur Facebook ‘’Vive le peuple – 3acha Cha3b’’.

4. Le rappeur Lgnawi, auteur de la chanson « Acha Cha3b Vive le peuple » vue par des millions de Marocains(es) sur YouTube, a été condamné au mois de novembre à un an de prison ferme pour ‘’insulte envers la police’’.

5. Le 30 octobre l’historien et politologue Maâti Monjib, poursuivi avec 6 journalistes pour atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat, fait l’objet d’intimidations et d’attaques systématiques. Et, à nouveau, le procès de Monjib et de ses camarades a été reporté… pour la 17ème fois !

6. L’affaire du journaliste Hamid El Mahdaoui, condamné à une peine de trois ans de prison ferme pour ‘’non dénonciation de l’atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat’’, fait appel à cette même logique d’intimidation, en vue de générer la peur et de chercher à faire taire tout journalisme indépendant.

7. Quatre journalistes viennent d’être condamnés par la Cour d’appel de Rabat le 23 décembre à des peines de six mois de prison avec sursis et 10 000 DH d’amende pour ‘’publication d’informations considérées comme confidentielles’’.

Nous rappelons aux responsables marocains qu’aucun discours sur un état de droit ne peut être audible ou crédible sans l’existence d’une garantie de la liberté d’information et d’expression pour tous les citoyens marocains.

Nous rappelons aussi aux autorités marocaines que l’ensemble des organisations démocratiques et toutes les associations des droits de l’Homme au Maroc et à l’étranger sont indignées par les condamnations injustes et démesurées des militants pacifiques du Hirak du Rif qui ne revendiquaient que le droit à la liberté, justice sociale et dignité.

L’ASDHOM réaffirme son soutien inconditionnel aux prisonniers du Hirak du Rif et demande leur libération et celle de tous les détenus politiques et d’opinion au Maroc.

L’ASDHOM demande l’annulation de toutes les poursuites et des charges émises contre Omar Radi et exige sa libération immédiate.

Le Bureau Exécutif de l’ASDHOM Paris, 27/12/2019